Appel à contribution
Responsable du projet :
Dr Esther OLEMBE, ESSTIC, Chargé de Cours
Assistée de : Dr Lydienne TSAYEM, ESSTIC, Chargée de Cours
Dr Thomas Mboa, ESSTIC, Assistant
Résumé
D’un point de vue strictement info-communicationnel, observé à partir du terrain africain en général et camerounais en particulier, l’«événement covid-19 » féconde des écosystèmes informationnels et participe de la reconstruction des rapports entre le global et le local. En effet, la mobilisation des acteurs et l’abondante activité discursive ont donné lieu à un évènement présenté comme inédit. Cet événement possiblement inédit l’est moins par son caractère que par l’implication et l’immixtion inédites, jugées liberticides, des politiques au niveau mondial, dont le discours aurait finalement transformé une maladie en crise sanitaire. Plusieurs cadres d’analyse peuvent donc être mobilisés pour explorer les différents enjeux qui en découlent. Dans le cadre de ce colloque nous retiendrons trois principaux axes imbriqués : les acteurs, le discours et les espaces publics.
Outre sa dimension sanitaire et les enjeux médicaux qui en découlent, la pandémie à covid-19 offre aux sciences de l’information et de la communication une grille de lecture et d’analyse, pas nécessairement neuve, mais certainement féconde, des phénomènes totalisant qui s’observent, à partir du triptyque classique émetteur-discours/message-récepteur complété par la dynamique du jeu de la rétroaction.
En effet, la mobilisation des acteurs et l’abondante activité discursive ont donné lieu à un évènement présenté comme inédit. Cet événement possiblement inédit l’est moins par son caractère que par l’implication et l’immixtion inédites, jugées liberticides, des politiques au niveau mondial, dont le discours aurait finalement transformé une maladie en crise sanitaire. L’idéal tant vanté de la démocratie délibérative, la solidarité mondiale et toutes les grandes valeurs sont désormais soumises à rude épreuve au sein des espaces publics réels et davantage virtuels. Concrètement, le poids des pouvoirs publics sur les populations particulièrement en Occident s’est accru avec des injonctions coercitives sur les politiques d’isolement des cas infectés, les mesures drastiques de confinement, les couvre-feux quasi généralisés, la montée spectaculaire du nationalisme et du protectionnisme sanitaire, les contrôles de police et sécuritaire appliqués à des degrés divers. Le télescopage des rationalités politiques, sécuritaires, économiques, éthiques, écologiques, etc., ont déterminé la santé des individus et des économies, amplifiant les inégalités légendaires face à la vie et à la mort. Fassin (2020) parlera fort à propos des « mondes de la santé publique ».
Des tentatives d’uniformisation et de modélisation des mécanismes de riposte face à la pandémie en tant qu’elle est devenue « événement » mondial ont occulté les spécificités locales et toutes les dimensions symboliques de la vie et de la mort dans les sociétés africaines. Selon Florence Bernault (2020), « Sans surprise, la Covid-19 a fait ressortir les stéréotypes sur une Afrique sous-médicalisée, ante-moderne, terrain de sexualités dangereuses, où la pauvreté et un supposé sous-développement scientifique condamneraient les Africains à l’impuissance médicale ». D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait prédit une hécatombe en Afrique au regard de la vulnérabilité socio-économique des populations et du faible plateau technique disponible dans les hôpitaux, face aux équipements technologiques de pointe nécessaire selon la science occidentale, à la prise en charge des personnes infectées.
Pourtant, l’Afrique est le continent le moins affecté par la maladie, un cas d’école qui interroge et remet au goût de la réflexion le rapport de l’Afrique et des Africains à la science occidentale. D’un point de vue strictement info-communicationnel, observé à partir du terrain africain en général et camerounais en particulier, l’«événement covid-19 » féconde des écosystèmes informationnels et participe de la reconstruction des rapports entre le global et le local.
Plusieurs cadres d’analyse peuvent être mobilisés, mais en tout état de cause et dans le cadre de ce colloque nous retiendrons trois principaux axes imbriqués :
Axe 1 : Les acteurs
Dans une perspective « glocalisante » et sous le prisme de l’événementialisation, une attention particulière sera donnée à l’identification et à l’analyse du rôle des acteurs institutionnels, des acteurs médiatiques et des acteurs sociaux dans la construction et la gestion de l’événement » covid-19. Les communications autour de cet axe vont s’intéresser, sans se limiter à
Axe 2 : Les discours
La Covid-19 est le terreau d’une production discursive qui met en mouvement de nouvelles catégories linguistiques et sémantiques. Elle questionne le rapport à la vie, à la mort, les mécanismes de résilience, la démocratie et la liberté sanitaire. Face aux balbutiements du discours institutionnel (politique et scientifique notamment) à la désacralisation des injonctions politiques et scientifiques, et à la pluralité des origines et des lieux de production du discours, les idéologies protestataires, relayées à grand renfort de récits et d’images à travers les médias sociaux, la production, la diffusion, la réception et la consommation du fake-news et des théories complotistes, les communications sur cet axe feront notamment un inventaire sur :
Axe 3 : Les espaces publics
La pandémie à covid-19 a accéléré la « virtualisation » de la société, multipliant à l’infini les espaces publics. Structurée grâce à internet et les réseaux sociaux, la frontière entre sphère publique et sphère privée s’amenuise de plus en plus. La dimension participative des citoyens met en débat les systèmes de représentation au regard de la crise de légitimité politique et scientifique engendrée par les formes et le discours institutionnel sur la Covid-19. Où que l’on se trouve, on produit des discours légitimes ou non, vrai ou faux (directs via Facebook, YouTube, Twitter, etc.) qui sont relayés et partagés dans le monde entier par la magie du clic. À cet égard, la vision angélique et idéaliste habermassienne de l’espace public s’en trouve plus que malmenée face à la dictature de la publicisation des idées antagonistes sur les réseaux sociaux. Les communications autour des espaces publics vont remettre au goût du jour et « Penser à nouveaux frais » les formes d’articulation entre sphères publique et privée ainsi que la mise en débat des systèmes de représentation.
1ère étape : Proposition de résumé
Chaque soumission sera constituée :
Les propositions de résumé doivent être soumises au plus tard le 29 mai 2022, à This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it..
2ème étape : Préparation des articles complets en prélude au colloque
Les articles complets doivent être soumis au plus tard le 07 août 2022, à This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it..
3ème étape : Colloque
Bibliographie indicative